En marge de la rencontre contre Caen, je suis tombé sur cette analyse du ystéme de jeu bordelais...5/3/2, 3/5/2 ! ( footballmagazine)
epuis le début de l’année, les Bordelais présentent un visage plus conquérant et obtiennent de biens meilleurs résultats en Ligue 1. Après une première moitié de saison ratée, les pensionnaires du Stade Chaban-Delmas semblent avoir trouvé, grâce à leur entraîneur, la bonne formule pour équilibrer l’équipe. Francis Gillot a remis le 5-3-2 au goût du jour du côté du Haillan.
Dans le paysage du football français, Bordeaux tranche tactiquement. Oublié le classique 4-4-2 ou le moderne 4-2-3-1 et place au 5-3-2, un schéma plutôt rare au troisième millénaire mais qui commence à revenir au goût du jour deci-delà en Europe. Francis Gillot a fini par opter pour cette formule après avoir tâtonné de longues semaines durant, enregistrant de mauvais résultats au moment de prendre la succession de Jean Tigana.
Finalement, au début de l’année, l’entraîneur girondin a été au bout de son idée et depuis, les résultats sont là. Après avoir goûté à la zone rouge, les Aquitains sont remontés dans le top 10, notamment grâce au rendement de leur deux latéraux, Benoît Trémoulinas et Mariano, qui ont des rôles essentiels à jouer dans un 5-3-2. Le Brésilien, débarqué de Fluminense durant le mercato hivernal, se sent en tout cas à son aise dans cette configuration.
"Pour moi, c’était un peu nouveau, reconnaît-il toutefois. Au Brésil, ce système est assez rare. Mais ici, les deux latéraux sont amenés à pousser loin leurs actions en phase offensive, et lorsqu’un côté attaque, l’autre reste en couverture avec les défenseurs centraux et cela permet de ne pas exposer le bloc. Il reste presque toujours une ligne de quatre défenseurs au final. Ça pourrait ressembler à un schéma très défensif mais ce n’est pas le cas". Non, car le 5-3-2 se mue rapidement en 3-5-2 en possession du ballon, les deux pistons des couloirs devant multiplier les courses et les appels pour créer des décalages. Au début, j’ai eu peu de mal, concède Mariano. Quand ça attaquait à gauche, je m’ennuyais presque à droite mais j’ai pris l’habitude. Et tactiquement, mon rôle, celui des deux latéraux par ailleurs, est très important, tant offensivement que défensivement. Toute la structure, l’équilibre de l’équipe est bâti dessus et la défense ne peut tenir sans notre implication, tout comme le secteur offensif a besoin de nous sur les côtés pour proposer des solutions et centrer".
Mariano: "Un excellent moyen de progresser"
Pas question pour autant de partir à l’abordage de façon inconsidérée. Avant tout, Francis Gillot semble avoir choisi le 5-3-2 pour préserver autant que possible le but de Cédric Carrasso. Et il arrive régulièrement qu'en cours de match, pour répondre à des situation des jeu, les Bordelais repassent dans un 4-4-2 plus classique. Dans ce cas-là, l'un des deux latéraux, généralement Trémoulinas ou Mariano, est appelé à jouer plus haut alors que l'autre doit réfreiner ses ardeurs, l'un des trois défenseurs centraux devant lui couvrir le couloir laissé pour compte. Le tout sans chambouler l'équilibre global du groupe puisqu'une seule ligne est véritablement impactée par ces modifications. "Le coach cherche avant tout à me focaliser sur la défense. Selon l’adversaire notamment, je peux être amené à attaquer assez peu. Je pense qu’il m’aide à devenir un joueur plus complet, car au Brésil, j’étais très porté sur l’attaque. C’est un excellent moyen de progresser".
Et ça tombe plutôt bien, Bordeaux a également beaucoup progressé depuis que l'ex-coach sochalien a imposé ce schéma. Les hommes du président Jean-Louis Triaud, à qui l’on prédisait une lutte pour le maintien, sont aujourd’hui notamment repassés devant l’Olympique de Marseille au classement. Le 5-3-2, ou 3-5-2 selon les points de vue, ça marche. Pour autant, sur le Vieux Continent, rares sont les clubs à se laisser tenter. L’Udinese ou le SSC Naples en font un usage courant, avec réussite également puisque les hommes de Francesco Guidolin pointent actuellement au 5e rang de Serie A alors que ceux de Walter Mazzarri sont positionnés une place plus haut. La Juventus Turin fait aussi occasionnellement appel à ce dispositif.
"Ce n’est vraiment pas commun dans le football d’aujourd’hui, mais si ça fonctionne à Bordeaux, ça peut aussi marcher ailleurs. Mais à mon sens, ce système ne peut pas être utilisé partout, il faut avoir des joueurs, notamment sur les côtés, avec des profils précis. Naples et l’Udinese en sont de bons exemples puisqu’ils réussissent de belles choses en Italie. Ils excellent notamment sur les lancements de jeu, ce sont des modèles à suivre", confirme Mariano. Et si les Girondins et leur 5-3-2 se posaient comme modèles d’autres formations de Ligue 1 en quête de renouveau dans les mois à venir ?
22 Mars 2015 Sagnol - « Pas grand-chose à dire »