Les changements, maintenant !Les changements de système et de joueurs que Francis Gillot a instaurés évitent la routine à Bordeaux, qui se déplace dimanche à Montpellier (14h00). Et surtout ça marche.
Obraniak et Gouffran à la maison quand Bordeaux va se qualifier à Bruges. Francis Gillot serait-il arrivé à accomplir le rêve de chaque entraîneur, la conjonction de toutes les individualités au profit d'un collectif pour la réalisation d'un projet de jeu ? «Je ne vais pas dire que j'étais content à l'énoncé de la compo, avoue Benoît Trémoulinas, sur le banc au Parc des Princes et carrément au repos cette fois. Un match contre Paris, tout le monde veut le jouer. Mais bon, j'ai accepté». Titulaire inamovible la saison dernière, Ludovic Obraniak, avant de se blesser à l'entraînement, nous disait vendredi le sentiment général du vestiaire. «La donne a changé par rapport à la saison dernière mais c'est tout bénéf pour moi car je sais que si je suis moins bon, il y a quelqu'un d'autre pour prendre ma place. Ça me booste pour être à mon meilleur niveau. Avec les rotations, aujourd'hui tout le monde se sent important.»
Cinq victoires consécutives toutes compétitions confonduesD'un match à l'autre, Francis Gillot change de système (4-4-2 à plat, en losange, 4-3-3, 3-5-2), change les joueurs à l'intérieur des systèmes avec la même réussite. Bordeaux surfe sur sa cinquième victoire consécutive, toutes compétitions confondues. «La règle est établie, voilà. J'ai reposé un mec comme Henri Saivet qui méritait de jouer et qui avait été très bon contre Marseille. Il a accepté, après le match, il était très très heureux, pourtant il n'avait pas joué. Ça prouve l'état d'esprit du groupe», explique-t-il. Bien sûr, c'est plus évident quand il est au complet comme en ce moment.
Les victoires ajoutent aussi à la réussite de la méthode, fragilisée en période de doutes. « Avec trois ou quatre blessés, je ferais moins de changements, poursuit le technicien. Quand on change de système ou de joueurs, on se remet en question, il y a moins de routine et on évite l'excès de confiance. Un garçon qui joue au milieu de terrain, au même endroit, au bout d'un moment, ce qu'on dit, il l'entend mais ce n'est pas forcément ce qui le motive. Quand il a une nouvelle mission, ça le booste. Ceux qui entrent veulent bien faire pour continuer à jouer. Chaque joueur joue pour le groupe évidemment mais a aussi un devoir de performance individuelle. Je pense que ça donne une plus-value à l'équipe.» (l'équipe)