un article qui explique la progression de gouffran
Catalogué grand espoir du football français à ses débuts à Caen, le Bordelais Yoan Gouffran a pris son temps et franchi des écueils pour atteindre cet automne une plénitude qui en fait un attaquant qui compte désormais en Ligue 1.
Il n'a pas le charisme et le talent d'un Ibrahimovic, ni le toucher d'un Ben Yedder ou la vélocité d'un Aubameyang. Mais lui aussi est un tube de l'automne, moins ronflant et médiatique, mais presque aussi efficace.
Dix buts en 17 titularisations, ça compte pour un attaquant français, et ce n'est pas rien pour un joueur qui a eu du mal à trouver sa place dans le collectif girondin.
Sous l'ère de Laurent Blanc (2008-2010), il était régulièrement aligné côté droit, dans l'ombre du duo Chamakh-Gourcuff, et même s'il avait inscrit le but du titre à Caen (1-0) en mai 2009, on ne le sentait pas vraiment intégré.
Il aurait pu rebondir avec Jean Tigana, mais cette fois c'est une fracture de la malléole survenue en février 2011 qui freina son éclosion et assombrit davantage une saison déjà noire au Haillan.
Le temps de se refaire physiquement, mentalement, Francis Gillot lui confia enfin le premier rôle qu'il attendait: attaquant axial. A raison, en témoignent ses 14 buts la saison dernière, dont cinq dans l'emballage final débouchant sur une 5e place européenne.
"Yoan est quelqu'un qui a pris énormément confiance en lui ces derniers temps, qui s'est rendu compte de ce qu'il était capable de faire à la pointe de l'attaque", confie son partenaire Cédric Carrasso.
"Là où il a le plus progressé, c'est dans la finition, dans le geste, l'application à vouloir concrétiser ses actions. A l'entraînement, pratiquement toutes ses frappes sont cadrées, et dès que l'on arrive à faire ça, c'est qu'on n'est pas loin de la réussite. Je le trouve beaucoup plus calme et appliqué", poursuit le gardien international, qui l'aide à sa manière avant chaque match en décortiquant avec lui les forces et faiblesses des gardiens adverses.
Pour le préparateur physique Eric Bédouet, qui le compare volontiers à Sylvain Wiltord - "il a un peu le même physique" - l'ancien de Malherbe "arrive à maturité".
"A 26 ans, il est en pleine possession de ses moyens. Attaquant, c'est tout un panel de choses qu'il faut faire devant le but. Il écoute, commence à piger pas mal de choses, fait les choses justes", poursuit le technicien.
L'intéressé acquiesce. "Je vis la meilleure saison de ma carrière. C'est la première fois que je marque autant en si peu de temps (5 buts en L1, 4 en Europa League). J'ai pris un peu plus d'importance dans ce groupe. Sur le terrain, je me sens bien, plus mûr dans mon jeu. J'ai progressé dans la finition, dans le jeu dos au but, j'arrive mieux à garder le ballon", énumère-t-il.
Des qualités qui pourraient le faire passer prochainement du bleu marine ou bleu de France ? Pas tout de suite: "je les regarde comme ça mais je ne me sens pas encore concerné", estime-t-il, lui qui rêve depuis toujours d'Angleterre.
En fin de contrat en juin prochain, il n'a pour l'heure rien dévoilé de ses intentions: "Avec les dirigeants, on est encore en discussion. C'est encore ouvert, je n'ai jamais dit que je fermais la porte à Bordeaux. J'ai envie de prendre mon temps, on verra dans les prochains jours".
Le temps de marquer quelques buts de plus, et de s'affirmer encore davantage.(yahoo sport)