FOOTBALL - Le nouvel entraîneur adjoint des Girondins de Bordeaux raconte son parcours, son rôle et sa relation avec Willy Sagnol qu’il a connu à la FFF… (20 minutes)
Sylvain Matrisciano (50 ans) n’est pas un nom qui parle aux plus jeunes. Le nouvel entraîneur adjoint des Girondins de Bordeaux, qui a été gardien de but en Ligue 1 et Ligue 2 dans les années 80 (Besançon, Lille, Nancy et Valenciennes), était dans l’ombre depuis quelques années au sein de la FFF. Coach ou directeur sportif dans des clubs de divisions inférieures dans les années 1990 (Besançon, Créteil, Brest…), il a abandonné la casquette d’entraîneur principal pour celles d’adjoint ou de formateur au sein de la fédération. C’est là qu’il a rencontré Willy Sagnol il y a quatre ans. Il raconte son rôle et sa relation avec le nouvel entraîneur bordelais, qu'il a suivi après avoir démissionné de la fédération.
Quel sera votre rôle précis aux côtés de Willy Sagnol qui semble être un coach proche du terrain?
Je suis premier adjoint. Quand Willy m’a demandé il y a quelques semaines de l’accompagner sur ce projet bordelais, on a beaucoup discuté de ses attentes, de ma fiche de poste. Je suis là pour avoir un œil aiguisé sur tout ce qui se passe dans le groupe. Sur les joueurs, le collectif, la cohérence et la tenue des séances mais Willy maîtrise déjà tout ça. Il a un œil déjà très aiguisé de la connaissance du jeu, des séances d’entraînement. Je m’éclate parfaitement dans ce rôle. Je suis plutôt quelqu’un d’effacé et de discret mais s’il faut aller au combat, j’irai au combat même si Willy est là pour ça. Moi, je suis plutôt là pour l’épauler, le protéger et l’accompagner.
De quand date votre rencontre avec le coach?
Quand il est arrivé à la FFF. Je le connaissais comme la plupart des supporteurs français. J’avais un grand respect pour sa carrière. J’aimais bien l’homme, le joueur, sa stature et sa posture en tant que joueur et je l’ai découvert dans son rôle de manageur des sélections puis avec les espoirs. On a appris à se découvrir, à s’apprécier, à bosser ensemble.
Etes-vous là pour l’aider à «apprendre le métier»?
Je l’aiderai dans le conseil et l’accompagnement mais il n’a pas besoin de grand-chose, il est déjà complet en tant qu’entraîneur. Il a voulu emmener quelqu’un d’expérience avec lui. Il m’a appelé son couteau-suisse l’autre jour. Je suis multifonction, je connais la préparation athlétique, la préparation mentale, les gardiens, les joueurs, j’ai été manageur dans la formation aussi. J’ai vécu beaucoup de vies avant d’être à Bordeaux et c’est peut-être un avantage.
Pourquoi avoir quitté la FFF alors que vous y aviez de nombreuses missions?
La FFF, c’était une aventure. J’ai apporté ma pierre à la fédération sur la cellule de recherche, sur les aspects mentaux, la préparation mentale... Je n’avais pas fait le tour, j’avais encore beaucoup de choses à faire, mais c’était une opportunité dans un club professionnel, une mise en danger, l’opportunité de mettre en pratique un certain nombre de théories et de revenir au cœur du métier d’entraîneur.
Auriez-vous pu quitter la FFF pour un autre coach que Willy Sagnol?
Non. C’est une très bonne question d'ailleurs... Effectivement, j’ai eu d’autres propositions par le passé, d’autres opportunités de quitter la FFF mais… je crois beaucoup en Willy. En l’homme, en ses valeurs, en ses capacités d’adaptation, ses compétences, ses connaissances du foot et je crois beaucoup au challenge, au club donc je pense que le contexte, l’environnement, les hommes font qu’en quelques jours, j’ai donné mon accord.