Fort du succès d’estime qu’a remporté
L’Observatoire de Cannes,
Jean Ricardou entreprend bientôt un second roman, beaucoup plus ambitieux,
La prise de Constantinople9, lequel obtiendra, avec le soutien de Jean Paulhan, le prix Fénéon.Ce "roman" est novateur à bien des égards. Déjà, son double titre sur les deux faces opposées de la couverture ne laissent pas
d'intriguer:
La prise/la prose de Constantinople. Aussi, reprenant le projet de Flaubert d’”écrire un livre sur rien”, c'est, à la manière du poème "
Salut" de Mallarmé qui ouvre le recueil des
Poésies, littéralement à partir du mot "rien" que naît, dès l'incipit, la prose.
Ricardou explique un des "principes de sa fabrique" : dans la mesure où
le roman "ne saurait guère obtenir sa fiction qu'en évitant toute
entité antécédente à reproduire, il ne peut au départ se bâtir que sur
un rien"
10. Une grande part de la matière de ce roman aux intrigues multiples et
belligérantes s’engendre aussi à partir d’un jeu de contraintes
numériques et verbales issues principalement de la suite de lettres de
son nom: "Jean Ricardou"
11.
La Prise de Constantinople fraye surtout la voie à un nouveau type de composition : celle du roman
polydiégétique : "soit un texte qui combine plusieurs “récits” ancrés dans des univers spatio-temporels a priori incompatibles"
12. Cette voie sera poursuivie par Cl. Simon, notamment dans
Triptyque (1973).
Wikipedia (extraits)
Allons -y à pas feutrés...
22 Mars 2015 Sagnol - « Pas grand-chose à dire »