« Sud Ouest Dimanche ».
Dans quel état d'esprit abordez-vous cette nouvelle saison ?
Jean-Louis Triaud. Très détendu. Même si c'est moins brillant qu'une qualification en Ligue des Champions, cette place de 5e, inattendue, nous a permis de terminer la saison sur une bonne impression. Je le serai totalement si on passe le tour préliminaire de Ligue Europa (les 23 et 30 août contre l'Étoile Rouge de Belgrade, NDLR).
C'est le réel objectif de cette reprise ?
On aurait l'air de truffes si on ne passe pas (sic) ! Même si Belgrade est à prendre au sérieux, ce serait une vraie déception, et même une grosse contrariété de ne pas franchir l'obstacle.
Pourquoi est-ce si important alors que la Ligue Europa est peu rémunératrice (1,3 M€ de participation aux poules, 200 000 € la victoire, 100 000 € le nul)…
Pour le plaisir, et l'image du club. On a parfois tordu le nez à l'idée de jouer l'UEFA, on avait banalisé l'événement. Mais après deux années sans coupe d'Europe, on s'aperçoit que ce n'est pas si mal. Ça remet un peu les pendules à l'heure et ça peut aussi permettre à tout le groupe de rester mobilisé. On va découvrir d'autres équipes, comme l'Étoile Rouge. Ce sera un écusson de plus sur la carte européenne du club.
Pensez-vous que la tendance est maintenant inversée, avec cette qualification européenne, après deux années très compliquées ?
En tout cas, ça met un peu de joie et de plaisir au sein du club. L'avenir dira si nous avons été très bons ou les autres très mauvais mais ce que j'ai vu à Évian m'a plu. Dans la conception de la victoire, dans le jeu et surtout dans l'engagement. Je ne dis pas qu'il faut casser des jambes mais j'attends de mon équipe une attitude guerrière, dans le bon sens du terme. On peut perdre, mais pas sans avoir tout donné.
Quelle est la part de Francis Gillot dans ce redressement ?
Elle ne peut pas être neutre. Avec son staff, il a apporté une autre ambiance, il a trouvé les solutions pour redonner confiance à l'équipe. Le 3-5-2 que plus personne n'utilisait, il fallait y penser !
À notre crédit, celui de ne pas lui avoir mis de pression particulière quand nous étions 18e. Il n'y a pas de quoi s'en glorifier, j'ai toujours pensé que les réactions à chaud n'étaient pas les meilleures.
C'est compliqué une nouvelle saison sans recrue…
Pas pour moi, en tout cas ! Une entreprise ne renouvelle pas forcément son personnel à chaque exercice, je ne vois pas pourquoi ce serait différent dans le football. Et
qui dit que Saivet, Sertic ou Ben Khalfallah qui reviennent bien ne seront pas les « recrues » de cette saison ? On a l'avantage d'avoir un groupe qui se connaît bien.
Je trouve cette saison à venir assez amusante. Le challenge sportif à mener avec des entraîneurs et des joueurs adultes, qui inspirent confiance est excitant à relever.
Ce manque de moyens ne vous inquiète-t-il pas ?
Si on me donne la solution, je veux bien… Je m'inquiéterais plus si ce n'était pas général. Et on est accompagné par M6 qui continue de fournir beaucoup d'efforts.
Le rôle de l'actionnaire n'est pourtant pas toujours bien compris par les supporters…
Au contraire, je trouve qu'on a des supporters très intelligents, qui ont compris la situation. La saison dernière, quand nous étions 18e, ils ne nous ont pas bousculés. Je suis certain que cette solidarité du public a aidé l'équipe à retrouver sa sérénité.
M6 a compensé les pertes passées et accepte celles à venir puisque nous terminerons vraisemblablement la saison déficitaires - sauf en cas de qualification à la Ligue des Champions. Ils le font avec envie :
Nicolas de Tavernost (le patron de M6, NDLR) est de plus en plus impliqué dans la vie sportive du club.
Quelle est la situation financière du club ?
On a mieux fini que ce nous pensions, avec un déficit d'environ 7 millions alors que nous en avions prévu 12. Grâce à la 5e place et à des rentrées d'argent que nous n'attendions pas, comme des reliquats de coupes d'Europe précédentes.
Pour 2012-2013, on a budgétisé la 8e place - on a le droit de faire mieux ! L'objectif de réduire la masse salariale de 5 à 6 millions n'a pas été atteint mais on peut aller chercher cet argent ailleurs. 75 millions de budget, c'est encore beaucoup mais on a l'avantage de ne pas avoir de salaires faramineux, même si la moyenne est relativement élevée.
Avec le recul, que regrettez-vous dans la gestion du titre de champion de France 2009 ?
Rien, sauf d'avoir si bien commencé la saison suivante et de l'avoir si mal finie (6e après avoir été 1er avec 8 points d'avance à la trêve, NDLR). Si je pouvais refaire cette deuxième partie de saison, j'essaierais de trouver d'autres solutions. À Bordeaux, on peut se permettre financièrement de ne pas être européen un an sur trois. Aujourd'hui, c'est cette deuxième saison (entre 2009 et 2012) sans coupe d'Europe qui manque dans les comptes…
Le contrat de Francis Gillot se termine en fin de saison. Allez-vous entamer des discussions pour une prolongation rapidement ?
On en parlera tranquillement, il n'y a pas de calendrier précis. Pour l'instant, on est dans le projet sportif de ce mois d'août chargé.
http://www.sudouest.fr/2012/08/19/ca-va-etre-marrant-798393-8.php
Beaucoup de choses intéressantes dans cette interview
pour moi, on reste dans la poumetzetterie mais je reste bien entendu un kernesien donc j'attends d'autres esprits plus objectifs pour la commenter